Même à notre époque caractérisée par une technique ultramoderne, la fabrication de chaussures orthopédiques sur mesure exige encore un grand savoir-faire artisanal. Environ 150 opérations sont nécessaires pour donner naissance à une seule paire de nos chaussures.

Une déformation ou une asymétrie quelconque se répercutera toujours en amont et nécessitera une adaptation du système postural.

Le pied (au sens large du terme donc cheville comprise) est un ensemble proprioceptif et extéroceptif exceptionnel, il contient des muscles, des articulations et de la peau, autant de formations dont on connaît le rôle.

C'est à la fois un exocapteur et un endocapteur. Il est également le point de suspension du pendule inverse.

Mais le pied est également le trait d'union entre un déséquilibre d'origine haute et le sol, il s'adaptera toujours pour réharmoniser l'appui, c'est le tampon terminal du système postural.

Cette adaptation est dans un premier temps réversible, dans un deuxième temps le pied se fixe faussant complètement l'examen podal.

Cette notion fondamentale de pied adapté et un apport considérable dans la compréhension des différentes pathologies le concernant.

Ce concept doit être intégré dans l'examen du pied qui ne peut être dissocié de celui du système postural. De même, le traitement doit être reconsidéré suivant que domine le versant causatif ou le versant adaptatif.

Le pied est donc soit causatif, soit adaptatif, soit les deux.

Il intervient toujours quelque soit l'origine du déséquilibre postural.

En pratique courante le pied causatif pur est extrêmement rare chez les patients, car le déséquilibre qu'il provoque est souvent bien compensé par le système postural. De plus, une seule cause de déséquilibre s'exprime rarement cliniquement.

Nous sommes donc confrontés, dans la majorité des cas, à des pieds mixtes où la composante adaptative va jouer un rôle prépondérant.

Une question majeure va se poser : faut-il corriger le profil initial du pied ou son profil adaptatif ?